Tous les étés ne sont pas aussi pluvieux que celui qui s’achève. Et, cette année, les impacts des précipitations sur les terrains sont sans doute exceptionnels. Cela dit, en général, c’est après la rentrée scolaire qu’il faut démarrer certains projets d’aménagement paysager.
Des signes de détérioration plus évidents
Il y a en effet des choses potentiellement problématiques qui se révèlent en fin d’été. Par exemple, des marques d’instabilité du sol, de petites désolidarisations, voire un glissement du terrain. Ainsi, bien avant le jardinage de la saison prochaine, réaliser des travaux relatifs au soutènement du sol est tout à fait pertinent. Du reste, l’effet de tassement qui se produit durant l’hiver permettra de solidifier le nouvel ouvrage. La finition (ajout de terre, de pelouse, de pavés, etc.) pourra se faire au printemps.
Attention à l’improvisation
Les murs et murets de soutènement sont réalisés pour des raisons esthétiques, topographiques ou parce qu’il faut maximiser la surface du terrain. Comme il s’agit d’ouvrages situés dans une pente, une procédure est à suivre et des erreurs sont à éviter. La nature peut être intolérante! C’est pourquoi ceux et celles qui sont responsables des travaux doivent savoir quels calculs faire et quelles précautions prendre. Ériger un mur de soutènement, petit ou gros, ne s’improvise pas. Qu’il s’agisse d’un mur en blocs de remblai, d’un muret en « interblocs », en pierres naturelles ou en pavés d’aspect rustique, il faut avoir l’expérience et les connaissances.
L’autostabilité
Économes de matériau, les murs de soutènement dits « autostables » sont faits de béton armé ou de « blocs de ciment ». Leur structure fait foi de tout : ils forment un « T » à l’envers. Ainsi, la masse de terre reposant sur la base horizontale (au dos du mur) fait contrepoids à la poussée du sol sur la paroi verticale. Comme la contrainte en flexion peut être élevée, le segment vertical doit être solidement joint à la base. Des ancrages supérieurs (flèches horizontales à l’arrière du mur) sont souvent nécessaires, surtout pour les murs de blocs, par ailleurs très résistants en compression.
Murs poids lourds
En opposant simplement leur masse à la poussée du sol en pente, certains murs sont plus simples à réaliser. Il peut s’agir par exemple de talus faits de grosses roches empilées et de terre, puis recouverts de gazon. Leur mauvais côté : ils prennent beaucoup de place sur un terrain. Plus compacts, les murs végétalisés ont davantage la cote : sous les plantes, ils intègrent une structure de béton et des couches de sable. Aussi efficaces, les murs en gabions (cages métalliques superposées emplies de pierres) s’érigent relativement rapidement. Moyennant une inclinaison déterminée, les murs en pierres taillées peuvent aussi être suffisamment lourds.
Conception et écoulement : un must pour tout mur autostable
Décoratif ou pas, dès qu’un mur extérieur a une fonction de soutènement, il importe qu’il soit fait selon les règles. Beaucoup de paramètres sont à considérer : coefficient de frottement du sol, pourcentage de la pente, fondations, épaisseur et angulation du mur, armature, etc.
L’écoulement de l’eau est aussi à considérer lors de la conception d’un mur. L’eau accumulée derrière un muret peut exercer une force horizontale trois fois plus grande que celle de la terre seule. Aucun mur autostable domestique ne peut contrer cela à un coût raisonnable. À moins qu’il ne laisse passer l’eau, que le sol de la pente se draine adéquatement. C’est pourquoi les murs en interblocs (avec espacements) sont si populaires. Du reste, la conception de leurs pièces fait en sorte qu’ils penchent automatiquement et adéquatement au fur et à mesure qu’ils sont érigés.
Zoom sur le drainage
Tout mur de soutènement doit être remblayé après sa construction, du moins en partie. Important : il ne faut pas l’enchausser avec la terre excavée. C’est un risque, car les sols n’ont pas tous la capacité de drainer suffisamment l’eau de pluie. Les sols argileux sont les pires. Il est donc conseillé d’utiliser un matériau de remblai granulaire (sable, etc.). Même qu’un bon drainage signifie de d’abord poser un tuyau perforé (PVC) au pied du mur, recouvert d’une membrane géotextile et de cailloux.
Le visible et le caché
La partie cachée des murs de soutènement est très importante. Une semelle insuffisamment enfouie, une base trop étroite, un drainage fautif, etc., sont souvent en cause lors d’un basculement, d’un glissement ou d’une rupture. En examinant votre aménagement paysager cet automne (talus, allées, murets…), vous verrez possiblement ce qui a bougé et ce qui demande d’être mieux soutenu.